Pour
une
République libre,
démocratique et laïque en Iran
L’Iran notre pays se trouve aujourd’hui dans
une situation sociale, politique, économique et diplomatique particulièrement
grave et désastreuse.
La situation économique et les conditions de
vie des gens en Iran s’empirent de jour en jour: Vie chère, inflation
galopante, chômage et précarité accrus, baisse continue du pouvoir d’achat...
d’où l’accroissement du travail des enfants et de la prostitution des femmes…
pour subvenir aux besoins.
La violation des droits humains par le
pouvoir en place continue et s’aggrave. Tous les rapports des organisations
internationales mettent l’accent sur les violations continues des droits
humains en Iran. La répression des libertés démocratiques, liberté d’expression,
de presse, de réunion s’intensifie. Tout écrivain, intellectuel, journaliste,
éditeur, militant ou dissident non-conformiste aux yeux des autorités doit
s’attendre à l’intimidation, l’arrestation et l’emprisonnement… Recours
fréquent à la peine de mort, à la torture et aux mauvais traitements sur les
détenus. Persécution des peuples kurdes, azéris, beloutches…Persécution des
minorités religieuses comme les Bahaïs, l’exécution fréquente des mineurs…
Grave et préoccupante, enfin, c’est aussi la
conjoncture politique actuelle. Suite à des élections non libres et
antidémocratiques, la fraction la plus réactionnaire et fondamentaliste du
régime a pris le pouvoir en Iran. Un clan, celui d’Ahmadinéjad, irresponsable,
provocateur, aventuriste et dangereux tant pour la sécurité et la souveraineté
du peuple iranien que pour la paix au Moyen-Orient et dans le monde.
Mais, face à cette situation et malgré tant
d’obstacles et de difficultés, le combat pour la liberté et la démocratie
continue, s’étend et s’organise en Iran. C’est par ses luttes et mouvements
sociaux que Le peuple iranien, et seul le peuple iranien, pourra mettre fin à
un quart de siècle de la théocratie islamique dans son pays.
Mouvements des
femmes
En Iran, sous la Charia (la loi islamique) en
vigueur, les femmes sont victimes de discrimination dans la loi
constitutionnelle, en droit civil et pénal. L’apartheid sexuel est légitimé par
les lois. Le régime islamique considère les femmes comme des citoyens de
seconde classe, inférieurs aux hommes. Elles vivent une pression quotidienne et
policière quant à leur manière de s’habiller, en particulier par l’obligation
du port du voile. Elles sont victimes des violences telles que lapidations,
plus que les hommes, et flagellations.
Un récent projet de loi qui doit être voté au
parlement islamique aggrave encore plus la situation des femmes en Iran. En
particulier, il facilite davantage la polygamie, qui est légale dans le régime
islamique, et réduit encore plus les droits des femmes au profit des hommes.
Dans la vie active, une forte inégalité par
rapport aux hommes prédomine quant au niveau des revenus et du nombre d’actifs.
La pauvreté, donc, touche beaucoup plus les femmes dans les milieux modestes,
d’où le nombre croissant des suicides chez les femmes, surtout parmi les
jeunes.
Pour toutes ces raisons, les femmes
iraniennes sont aujourd’hui à la pointe du combat contre les discriminations et
par conséquent contre les fondements du régime islamique qui dévalorise et
infériorise la femme en légalisant l’inégalité des sexes. Les femmes iraniennes
se rassemblent, s’organisent de plus en plus en associations et mouvements
féministes, s‘entraident, manifestent et protestent, comme à l’occasion de la
Journée internationale de la femme, en bravant l’Etat, ses lois misogynes, les
matraques de ses milices et autres forces spéciales. Elles encourent la
condamnation à de lourdes amendes, l’emprisonnement, les coups de fouet… Depuis
août 2006, plusieurs groupes féministes, de diverses tendances, ont entamé la
campagne «Un million de signatures pour changer les lois
discriminatoires à l’encontre des femmes». Les militantes de ce mouvement pluraliste
endurent quotidiennement une répression féroce. Elles sont déterminées à
continuer leur combat pour l’abrogation des lois discriminatoires envers les
femmes. Elles appellent l’opinion internationale à soutenir leur juste cause.
Mouvements
ouvriers
La situation des travailleurs en Iran peut se
résumer ainsi: D’une part, les bas salaires, le chômage de millions de
travailleurs, la précarité, le retard de paiement des salaires (allant d’un
mois à un an), surtout dans le secteur privé, les mauvaises conditions de
travail … D’autre part, l’absence totale des libertés syndicales et
démocratiques comme le droit de constituer des organisations ouvrières libres
et indépendantes de l’Etat, le droit de se réunir, de manifester, de faire
grève…
Aujourd’hui, partout à travers le pays, Les
luttes ouvrières s’étendent et s’amplifient sous diverses formes. Du simple
rassemblement revendicatif, interdit par les autorités, jusqu’aux arrêts de
travail et grèves, considérés comme des actes illégaux par les autorités et par
conséquent réprimables…
Entre autres mouvements ouvriers et de loin
le plus important et sans précédent depuis l’instauration de la République
islamique, on doit citer la grève des travailleurs de la régie des bus de
Téhéran. Ils demandaient la légalisation du syndicat qu’ils venaient de
constituer, et cela, conformément aux droits internationaux sur la liberté
syndicale. La répression a été féroce. Plusieurs centaines de grévistes et
syndicalistes ont été arrêtés et emprisonnés.
Ces derniers mois, les ouvriers des usines de
fabrication de voiture «Iran Khodro» et «Saipa» ou ceux de la sucrerie de
Hafttapeh à khousestan ont organisé grèves et protestations dans leurs lieux de
travail contre les licenciements et les retards de paiements des salaires.
Mais malgré les menaces de licenciement et la
répression, les travailleurs iraniens continuent leur lutte pour les droits
syndicaux et une vie décente. Ils demandent plus que jamais la solidarité des
travailleurs de tous les pays à leur cause.
Mouvements
étudiants
Dans toute l’histoire moderne d’Iran, le
mouvement étudiant a été et reste toujours à l’avant garde des combats du
peuple iranien pour la liberté et
Des
associations, comités et cercles d’étudiants de diverses tendances, se créent,
s’organisent et se développent un peu partout dans les villes universitaires. Ils
cherchent à s’unir avec d’autres mouvements populaires comme ceux des ouvriers
et des femmes. Mais ils ne sont pas à l’abri des interdictions, perquisitions
et l’arrestation de leurs militantEs par les autorités. Plusieurs dirigeants du
mouvement étudiant ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison.
Les associations d’étudiantEs ont souvent
leur propre journal, blog web ou site internet. Récemment, on assiste à un intérêt de plus en
plus affirmé, dans certains milieux estudiantinEs et de jeunes, pour des idées
de gauche et socialisantes.
Nous appelons l’opinion publique
internationale à soutenir la lutte des étudiants iraniens pour la liberté et la
démocratie en Iran et exiger la libération immédiate de tous les étudiants
détenus en prison.
Lutte des différentes
ethnies composantes du peuple iranien
L’Iran est formé de kurdes, azéris,
beloutches, arabes… avec leur propre langue, culture... Ces populations sont
aujourd’hui victimes des discriminations d’ordre social, économique, culturel
etc.… leur contre les discriminations ethniquesd, pour l’égalité des droits,
pour la reconnaissance de la diversité des populations en Iran et pour une
démocratie décentralisée, prenant compte de la pluralité iranienne, est une des
composantes des mouvements sociaux et populaires actuels en Iran.
Ces mouvements prennent souvent la forme de
révoltes populaires en embrassant toute une région. De plus en plus de comités
pour la défense des droits civiques et humains, pour l’égalité des droits
sociaux, politiques, économiques et culturels se créent chez les kurdes,
azéris, beloutches etc. Ces mouvements sont sévèrement réprimés par le pouvoir
central: Arrestations et emprisonnements jusqu’à la condamnation à mort et
l’exécution des militants
Non à la
République islamique !
Oui à
l’autodétermination du peuple iranien par lui-même
L’aventure nucléaire du régime islamique
d’Iran est une menace grave. Elle met en danger la sécurité, la paix et le
développement durable dans une région qui doit-être débarrassée de toute arme
de destructions massives.
Nous sommes entièrement et radicalement
opposés à toute fabrication et prolifération d’armes nucléaires, en Iran, dans
la région et dans le monde. Nous condamnons la politique aventuriste et
militariste des dirigeants iraniens et leurs visées hégémonistes pour faire de
notre pays une puissance nucléaire dominatrice dans
La politique des actuels dirigeants iraniens
est une politique irresponsable. Elle met gravement en danger la paix en Iran
et dans le monde, ainsi que la souveraineté et l’indépendance de notre pays.
C’est au peuple iranien, et à lui seul, que revient la tâche historique de
renverser son régime, sans interférence ni intervention des forces étrangères.
Septembre 2008